Tout d’abord
je ne sais pas si tu liras cette lettre, mais la n’est pas son intérêt
principal. Tu le sais quand je prends des décisions importantes, j’ai besoin
d’écrire. Tu le sais car tu es la seule
à avoir lu ce que j’avais écrit lors de mon divorce.
Je ne
cherche pas m’excuser, ni à te demander de revenir. Nous avons tout les deux
nos maladies à soigner. Peut être que ma guérison sera plus simple et plus
courte que la tienne, je n’en sais encore rien.
Peut être la
feras tu lire à tes amis, peut être se moqueront ils de ce vieil alcoloo qui
pensait pourvoir garder une belle fille comme toi. A la limite je m’en fous. Le
temps me vengera car tous nous vieillissons, prenons du bide, et dans
l’ensemble de ces jeunes combien auront le courage d’avoir fait, et de faire ce
que j’ai fait. Il est simple de vouloir révolutionner la société à 20 ans, mais
on oubli son idéal à 40. Moi j’espère ne pas mettre totalement perdu.
L’alcool et
cette envie irrésistible de vivre la vie à fond m’a fait faire énormément de
conneries. J’ai fait du mal à mes proches, sans le vouloir, sans m’en rendre
compte.
J’ai dépensé
de l’argent que je n’avais pas. J’étais au bord du gouffre et pour ne pas le
voir quoi de mieux que de se mettre la tête dans une bouteille. J’ai menti à
toi, à ma mère, à mes enfants, mais surtout à moi-même. J’ai été obligé d’un
seul coup d’ouvrir les yeux et la réalité m’a fait encore plus de mal.
Tu n’es
responsable en rien, tu avais tes problèmes, moi les miens et nous avons peut
être vécu 4 ans dans un rêve, qui malheureusement ou heureusement (à toi de
choisir) ne pourra se reproduire sans que je me détruise totalement. Je ne peux
pas me détruire car au moins encore 3 personnes comptent sur moi pour les aider
à « grandir ». Je ne suis pas la pour te faire des reproches, tout ce
que j’ai fait, je l’assume, c’était mon choix même si certaines fois il était
suicidaire.
Je ne veux
pas revivre (pas toi, mon ex) avec quelqu’un qui me fasse des reproches
perpétuels, ou les seuls échanges tournent autour des tâches ménagères. Vivre
en s’engueulant, en se faisant la gueule, et en voulant donner l’image du
couple parfait ne me convient pas non plus. A chacun ses choix, pour le moment,
je dois livrer un combat solitaire et je vais tout faire pour le remporter.
Je me suis
pris pour un psychothérapeute, alors que je n’étais peut être qu’un vendeur de
rêve. Si je n’ai pas pu te guérir, j’espère au moins t’avoir fait rêver,
grandir et découvrir de nouveaux horizons. J’espère surtout que tu ne te
détruiras pas dans des paradis artificiels et illusoires. Un jour ou l’autre la
réalité nous rattrape et plus le fossé est profond, plus dure est la chute.
Lors de
notre séparation ma mère est venu, pas pour que je ne te reprenne pas, mais
uniquement pour me surveiller. Surveiller surtout ma consommation d’alcool.
Elle l’a fait, sans prendre de pincette et maladroitement comme il peut lui
arriver de le faire.
Du jour au
lendemain, je me voyais privé de pastis et de rosé, cumulé au stress de notre
séparation, le résultat à été rapide. Syndrome de manque aigue, donc
tachycardie (pouls supérieur à 130) suée nocturne, paranoïa, etc… Tout cela m’a
valu une après midi aux urgences d’Oloron, mais l’origine du mal n’était pas
encore connue.
Il a fallu
que j’aille seul consulter internet pour vraiment déceler le problème, et ce
fut un choc. Alcoolique….
Tous les
symptômes du manque étaient la. J’ai donc fait le test est le verdict fut sans
appel.
J’ai pensé à
me tuer, à me faire interner ; mais les enfants étaient la et je ne devais
pas les priver des vacances dont ils rêvaient.
Je suis allé
aux urgences psychiatriques du CHSR d’Orléans, et j’ai pu en parler avec une
psychiatre spécialiste. Elle m’a rassuré, « je n’étais pas un cas si
grave », et m’a donné la marche à suivre. Un premier surtout pas de
sevrage rapide tant que je devais assumer, loin de chez moi et sans soin, la
responsabilité des enfants.
Tu vois tu
vas me trouver bizarre, mais j’en ai parlé à Evan. Je lui ai demandé de me
surveiller en république Dominicaine, ce qu’il a essayé de faire du mieux
possible. Quoi qu’il en soit en une semaine, je n’ai pas été ivre une seule
soirée. Les enfants deviennent plus forts et grandissent plus vite quand tu ne
leur caches rien et que tu les responsabilises. Nous ne vivons pas dans un
monde de poupée et de magazine, et les princesses n’existent que dans Paris
Match et autres feuilles de chou.
Donc le sevrage proprement dit commencera dès
notre retour sur Oloron.
La première
phase devrait durer 5 jours, avec une bonnes doses de valium et de
vitamines ; donc un minimum de conduite. Je vais me faire suivre, et je
serais surveiller par Marine qui sera la. Elle est déjà au courant, et vient
pour me seconder dans cette épreuve.
Voila la fin
de mon introduction, toujours aussi longue, mais cela demandait à être écrit.
Si tu veux me donner des nouvelles, je les lirais, mais utilisons le courrier.
Ecrire un mot nous permet de mieux réfléchir à son sens que dans un mail de 2
lignes ou dans un SMS. Je ne parle même pas du téléphone ou nous ne dévoilons
jamais nos sentiments.
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