TEXTE : LETTRE A CAROLINE C (2) : 20 juillet 2012

Voila le moment fatidique approche.

Déjà 3 semaines de réduction, de la consommation d’alcool. Le sentiment de manque est toujours la, et mon moral mon humeur suit une courbe sinusoïdale heure après heure.

Je ne m’autorise que  xanax 0.25 par jour, et mes nuits ne dépassent jamais 5 heures. Encore ce soir il est 2h du matin et je ne dors toujours pas.

Demain, je récupère Marine à l’aéroport, je vais donc faire Orléans – Orly – Orléans. Ca devrait aller sans problème.

 Je crains plus le lendemain avec un Orléans – Oloron d’un seul morceau. Il ne faut pas que je boive ni que je prenne de calmant. Je sens comme une légère angoisse.

Toute les nuits, je suis obligé de changer trois fois de tee-shirt tellement ils sont trempés. Je me réveille en sursaut, avec souvent ton prénom en tête. Et oui presque un mois plus tard tu restes encore présente, mais je ne me souviens jamais ni du rêve, ou cauchemar.

J’ai perdu 8 kilos, je ne mange plus grand-chose, et avec l’arrêt progressif de l’alcool et la transpiration, c’est plutôt normal. Enfin rien de grave, j’avais des réserves.

Je bois entre 1.5 et 2 litres d’eau par jour, plus les thés et les tisanes. Ais je l’impression de laver mon corps ? Franchement je n’en sais rien, mais j’en ai besoin.

En République Dominicaine, j’ai mangé des fruits (et oui) et but beaucoup de jus d’ananas. C’est pas mal, ça donne de la force et cela aussi aide à tenir.

N’empêche que chaque jour, j’ai au moins trois crise de transpiration aigue, et de tachycardie. Cette impression que ton cœur est comprimé et que tu vas exploser de l’intérieur est fortement désagréable.

Je m’énerve pour rien et sur tout le monde au moins une fois par jour. Je dis des conneries, je fais des conneries, j’écris des conneries  et quelque fois j’ai du mal à me retenir de ne pas crier comme un fou.

Tout cela devrait disparaître avec le traitement. Heureusement car ça m’épuise, et quelque fois je suis tenté de me jeter sur le bar est de m’enfiler une bouteille de Ricard en une soirée ! Ca doit ressembler à quelque chose comme ça tes envies de crise.

J’essaie d’être le plus calme possible avec les enfants, mais ils voient bien que quelque fois je suis absent. J’ai prévenu mon ex femme, qui m’a dit que j’avais pris une bonne décision en arrêtant l’alcool, et qu’elle m’aiderait comme elle pourrait. Quelque fois avouer ses faiblesses te rend moins con !

Les enfants repartent en train le 30, et le plus dur sera normalement passé. Je devrais normalement reprendre le boulot, tout en continuant le traitement. Enfin tout cela serait idéal, et si toute fois fin aout, il n’y avait pas d’amélioration je demanderais une hospitalisation. Je ne sais pas encore ou mais le lieu importe peu. Voila cette nuit je suis détendu mais pourtant je n’arrive pas à dormir.

C’est dur d’avouer que l’on est faible.