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lundi 27 juin 2016

TEXTE: A toi qui as cru que je te jalousais : 28 mai 2013

A toi qui as cru que je te jalousais car tu as trouvé le bonheur, c’est de n’avoir que de peu de considération pour l’esprit humain.



Penses tu que le bonheur est unique ? Que ta conception puisse s’appliquer à toutes les personnes qui t’entourent ?

Le bonheur existe t’il vraiment ?





 Personnellement j’en doute, et si je me trompe, alors il ne peut être éternel car tout sur cette terre à une fin.
Nombre de philosophe, de prêtre, d’érudit se sont penchés sur la question du bonheur, et si quelques un ont trouvé une réponse ce n’est jamais la même. Alors décréter que mon bonheur doit ressembler au tien et le début d’une pensée totalitaire.




Chercher le bonheur est encore plus illusoire que de chercher l’amour. Chercher l’amour s’est aussi être prêt à renier ce que l’on est. L’amour ne se cherche pas. Il vient à toi et si il est partagé, il ne te demande aucun sacrifice, ni concession. L’amour n’est pas matériel, n’est pas une succession de compromission. Il est en toi, tu ne le décides pas, tu ne le prévois pas, tu ne le calcules pas … Et enfin il n’est pas synonyme de bonheur.
Pour ma part je ne crois pas que le bonheur existe, pas plus que le père noël, la petite souris, ou le paradis. .. Je ne cherche pas le bonheur, j’essaie avant tout d’avoir plus de moment agréable dans ma vie que de peine, remords ou regrets.

J’essaie, plus ou moins bien je l’admets, de faire plus de bien que de mal à ceux qui m’entourent. Mon seul but dans la vie est de ne pas laisser une image trop déplorable à ceux qui se souviendront encore de moi le jour ou ma vie prendra fin. Je ne cherche pas à être aimé, ni détesté. Il est vrai que j’aime séduire, et c’est peut être mon principal défaut, mais qui n’en a pas …




Etre heureux, en sachant que ce moment est fugace, et que je ne revivrais jamais la même minute dans ma vie, voila qui m’importe plus que de courir après une chimère. Si je suis heureux de passer des minutes, des jours, des années, une vie avec une femme que j’aimerais et qui m’aimerait, c’est très bien … mais ce n’est pas un but. Ce n’est qu’un chemin.

Le chemin que tu as choisi n’est pas le mien. Je ne me permets pas de juger ton choix, je ne l’envie pas, peut être comprendras tu la nuance. C’est aussi te respecter que de te dire cela.

Etre heureux pour moi, c’est d’admettre, que comme l’éternité le bonheur n’existe pas.

dimanche 19 juin 2016

JOURNAL : 14 JUILLET 2012

Je suis l’un des gagnants d’une super loterie. Mieux que l’Euro Million, je vous invite à la loterie de la naissance.

Je suis né il y a 46 ans dans un pays ou avoir des idées n’est pas un crime. Dans une famille ou je n’ai jamais su ce qu’était le sentiment même de faim. Dans un système éducatif qui m’a appris trop ou pas assez de choses pour assumer les pensées qui me traversent aujourd’hui.
J’ai toujours eu plus qu’il n’était indispensable. Plus de jouets, de gadgets, d’attention que bien de mes camarades d’école.






Je suis un enfant gâté de la grande loterie de la vie.

Et pour en faire quoi ? 46 ans après je ne le sais toujours pas. J’ai encore le confort de pouvoir me poser ce genre de question. Il m’arrive d’envier ceux dont l’unique pensée est d’arriver à vivre jusqu’au lendemain. Mon lendemain matériel à moi est assuré, mon robinet coulera, mon radiateur me chauffera, et au supermarché je pourrais m’acheter à manger.
Aujourd’hui, loin de mon quotidien, je regarde les autres êtres humains s’agiter autour de moi. Suis-je différent ? Non surement pas, seulement le décalage du à un traumatisme émotionnel (j’ai horreur de ces phrases pseudo médical).
Par quoi sommes-nous pousser à agir tout les matins ? J’ai bien peur que les sentiments qui nous animent ne soient pas forcément les plus glorieux pour la race humaine. Convoitise, accumulation, besoin de puissance, jalousie voila ce que je vois autour de moi. De réel désintéressement, de générosité, d’amour je n’en vois que si rarement. Je ne condamne personne, moi aussi, les sentiments les moins reluisants m’ont plus poussé que les grands.





Ce soir sous le ciel étoilé je me suis vraiment rendu compte de la futilité de notre existence. 

Que sommes-nous face à un univers dont nous ne savons même pas mesurer les limites ? D’où la grande question, pour un être commun comme moi, à quoi bon vivre si c’est pour mourir ? Pourquoi je ne meure pas aujourd’hui ? Oui en fait tel est la question…
Simplement car quelques personnes sur cette terre compte encore un peu sur moi pour leur apporter sinon des réponses, au moins des visions et des idées. Pourquoi ais je fais des enfants ? Je ne sais pas encore le dire maintenant. Le besoin d’appartenir à un modèle prédéfini mariage-enfants-maisons. De ce modèle, il ne me reste que les enfants. Alors franchement je jeux en valait il vraiment la chandelle.






Donner la vie est un plaisir égoïste.  

Mes enfants n’ont pas demandé à naître. Qui serais-je maintenant pour leur demander quoi que ce soit ? Par contre ils ont raison de me demander beaucoup, car si un jour ils sont malheureux, j’en serais forcément le premier fautif, étant coupable de la faute originelle.

Aurais je la force, l’amour pour vous accompagner jusqu’à votre envol ? je ferais le maximum je vous dois bien ça.



samedi 18 juin 2016

JOURNAL : 13 juillet 2012

Un soir pris entre la raison et la vertu.

Que de regrets nous pouvons amasser en une vie.




Je suis sur qu’une vie  ne permet pas de trouver le pardon de nos fautes, nos erreurs, nos oublis. Peut on un seul jour trouver la liberté spirituelle de nos erreurs, de nos ambiguïtés, de nos égoïsme, de nos vues..




Un jour on arrive au bout du chemin, le notre, celui d’un être aimé, d’une personne oubliée… d’un chemin qui se perd sur des sommets d’on ne pourra jamais trouver un maître.




Qui dans une vie  peut retrouver une réponse à ses lâchetés, ses fuites, ses indifférences.
Pourras-tu m’oublier toi à qui je n’ai jamais donné la main, toi à qui j’ai lâché la main, toi à qui je n’ai jamais su quel doigt prendre pour suivre un chemin clair et net.


Peut on aussi uniquement vivre pour des fautes, des remords ou des regrets…

jeudi 16 juin 2016

5900 ROUEN : JOUR 5 : mai 2008

Réveil 4h50, je me suis endormi la veille vers 22h50, pas trop mal, il ne faut pas se plaindre !!
J’ai toujours ce putain de mal au crane, vivement que le Naramig arrive ! (nb : anti migraineux)

Par ou commencer ?

Récit d’un dimanche hospitalier …

Une ambiance délétère ;  entre camps de vacances et camps militaire ou tout les bidasses seraient sous LSD (moi y compris).
Un dimanche matin bien morne. J’ai finis la biographie de Max gallo sur Néron. Aucun intérêt ce bouquin, limite voyeur, pas de fond, aucune idée … heureusement quelques citations de Sénèque tiennent la route.



Le Houellebecq a l’air d’être plus intéressant. Plus noir, plus profond, plus pessimiste, un Houellebecq quoi …



Barbara m’a ramené ma collection de John Irving, si j’ai le temps je relirais « le monde selon Garp ».

La lecture vous forme t’elle la pensée ?  Pas sur. Mais au moins elle rend moins con …

Dimanche retour du cynisme et de l’humour noir. Bon signe ou mauvais signe ?

Pour moi le cynisme n’est jamais que ma vérité analysée, et verbalisée … (merde des mots de profs ou de psy …). Dire vraiment ce que l’on pense ne passe jamais que comme de l’humour ou comme de la provocation. Dite le avec le sourire et la pire des horreurs sera acceptable. En fait nos pensées sont si souvent si horribles, égoïste ou bestiale que les exprimer avec un grand sourire devient une preuve d’humour.

Quelques nouvelles de mes « copains de cellules » :

Virginie, 27 ans, 5 enfants, 2 pères différents. Le premier un voilent qui la frappe et pour fuir premier séjour en hôpital psy.  Le deuxième la trompe depuis des mois, et comme ça devient trop visible retour en psy …
Elle est pas malade Virginie, elle ne sait pas choisir ses mecs. En gros elle est super mignonne, mais elle est conne comme un verre à dent … Ca se soigne la connerie ???

Johnny, à ça c’est du lourd. « Je suis la parce que j’ai eu un gros traumatisme dans ma jeunesse ». Il a du retenir la phrase du docteur parcequ’il y a beaucoup trop de mots pour que ce soit de lui. Il sort d’un milieu social de merde, crache tout le temps comme si il venait de boire dans une fosse à purin. Il est souvent capable du meilleur comme du pire. Il ressemble à un animal sauvage violent et imprévisible. Mais qu’est ce qu’il fout la ? Il refuse les règles de vie, mais pleure pour avoir ses pilules du bonheur … mais dans la vrai vie petit bonhomme, ce n’est pas le Valium qui va prendre les décisions à ta place !!! Lui il va finir SDF, ou permanent à St Jean (pavillon des longs séjours en psychiatrie à Rouen).

Lucie, hystérique, nymphomane de théâtre, un grand de coup de pied au cul et moins de Xanax et en voila une de guérie …






Caroline … quel gâchis !!!
10 kilos de plus, des réponses à tes questions et tu seras belle …
Tu es déjà belle à l’intérieur.
Allez petite fille, à toi de faire ressortir le bien et le bon qui sont en toi. La je vais dire une connerie, mais les meilleurs sont ceux qui assument leurs erreurs et leurs échecs. C’est en t’appuyant sur l’analyse de tes échecs que tu construiras tes succès de demain.

Avec 20 ans de moins je serais amoureux de toi, j’ai toujours aimés les esprits torturés et intelligents.

mercredi 15 juin 2016

5900 ROUEN : JOUR 4 : mai 2008

Une journée de décision



Avais-je le choix ?

Oui, nous avons toujours le choix, mais peut on vivre sous les regards permanents du tribunal familial ?
Certains diront que ce n’est qu’une fuite pour pouvoir profiter de mes plaisirs égoïstes. Ceux la sont les pires crétins que la terre a enfantés. Comment facilement renoncer à mes 3 enfants et à 14 ans de ce  qui fut ma vie ? Les crétins vont se compter et je les pense nombreux …

J’ai redécouvert que j’avais une famille sur laquelle je pouvais compter.

La solidarité du sang et de l’épreuve existe.  Aurais-je fait la même chose pour mes sœurs ? Je ne sais pas, et c’est bien cela qui quelque part me gène. Enfin, je ne suis pas un crétin ou un salop pour certains.

Je m’ouvre au monde des autres patients.

Partout les mêmes histoires, les mêmes traumatismes, les mêmes souffrances …
Hervé : Camé à Warcraft qui en oublie d’aller chercher ses gosses à l’école.
Cédric : flic qui ne supporte pas la frustration
Luce : Hystérique, nymphomane (pour de faux ?), médicamenté jusqu’au bout des orteils …

Enfin les deux plus intéressantes …

Justine : 16 ans, une enfant repliée sur elle-même. Un monde constitué de rêves d’enfants dans un univers en décomposition. Sa vision d’avenir : « je finirais droguée avec une seringue dans le bras ».
Ne veut pas parler du matériel, ne veut pas être à la mode !!!
Une jolie rébellion vis-à-vis du monde matérialiste mais qui manque de maturité ; alors c’est le refuge dans l’illusion gothique.

Pour finir caroline ;



19 ans, 1 mètre 76, 46 kg. En trois chiffres tout est dit, on sait déjà pourquoi elle est la.
Caroline qui veut grossir et que la pesée du lundi angoisse.
Son avenir, elle n’en voit pas… (Normal non ?), enfilé les jours les uns après les autres comme elle pose les pièces de son puzzle.
Caroline, qui veut tous nous comprendre avec ses yeux de 19 ans. Mais Quelle image peut-on te donner ? Celle d’un groupe d’humain désabusé, empêtrés dans nos questions existentielles et qui adorons nous étendre sur nos « problèmes ».
Alors ma pauvre Caroline ce n’est pas auprès de nous que tu trouveras tes réponses. Au mieux tu y trouveras de quoi rire.

Cet après midi première visite des enfants.

Quel sentiment étrange que de redécouvrir des enfants que tu n’as quitté que depuis 5 jours …
Les premiers regards, des sourires mêlés de peur et de gène …
Et surtout ces bras qui ne se tendent pas, ces jambes qui ne courent pas vers toi …
Peur ? Gène ?
Ais je changé ?
Ais je perdu mon image de père ?
Au secours les enfants, je vous aime !

Et enfin je me décide, je les tends moi mes bras, et enfin c’est la libération !
C’est Thaïs qui se lance. Surement celle de la famille qui sera la plus indépendante, la plus libre, mais aussi la plus chiante.

C’est un après midi calme et agréable.

Barbara se lance dans une campagne de reconquête. Pas de larmes, pas de reproches, mais tel un volcan endormis le feu reste sous la lave, je le sens bien. Elle sait bien si prendre, sourire, calin, les enfants qui jouent …
Mais mon garçon surtout n’oublies pas que cela tu ne l’avais plus connu depuis 6 mois …

Reste le problème Marine …
Pour le moment ne pas se poser de questions, essayer de comprendre et de ne pas juger. « Avec le temps va, tout s’en va » ou aussi « le vent l’emportera ».
Et moi ? Alors qu’as-tu décidé vieux con ?
Comme d’habitude je parle de tout mais au fond je ne pense à rien.

Première solution, la facilité :

On joue le jeu du couple qui se pardonne et qui oublie. La première partie on vient de la perdre est ce que ça vaut le coup de faire une revanche ?

L’aventure :

Partir travailler loin, faire un break, se laisser du temps …



Le délire :

Partir retrouver une de mes 3 muses. Olivia, Anna, Daniela (merde je suis abonné aux prénoms en A). Faire un tour en Espagne, Suède et finir par l’Allemagne, non en fait je finirais par le Brésil. Pourquoi le Brésil ? N’est ce pas la terre de tout les délires.

En fin de compte, restons simple …


Objectif de la journée sortir de cet hôpital et essayer d’affronter la réalité avec la faiblesse de mes incertitudes. Comme si me je me levais d’une chaise roulante pour voir si le genou cassé tient le coup.

mardi 14 juin 2016

5900 ROUEN : JOUR 3 : mai 2008

Oui, je vais demander à sortir.

Je ne me battrais pas me je saurais au moins jusqu’ou Barbara est prête à aller. Si je sors je ne retournerais pas à la maison.

Climat délétère, haïs par ma fille que je ne comprends pas et dont je ne vois pas l’objectif. Peut être a-t-elle trouvée un autre père ?
Quels choix me laisse-t-on ?

Devenir l’esclave d’une relation qui deviendra servile et suspicieuse ou essayer de rebâtir une nouvelle vie.
Combien de temps attendre pour prendre une décision qui de toute façon sera douloureuse pour l’un ou l’autre d’entre nous.
Mourir maintenant, non, encore quelques points mettre au bout de phrases inachevées, encore quelques illusions à perdre.

J’ai perdu ma femme, et j’ai tout fait pour. J’ai perdu ma fille.

Alors puisqu’ils pensent vivre mieux sans moi, ils vont pouvoir.

Je vais me battre pour un seul et unique but, ma liberté.

Liberté de penser, de faire, de rêver, bruler les derniers morceaux d’énergie qu’il me reste.
Je ne crois que peu au pardon sincère, encore moins à l’oubli. Ne vivons pas dans le déni et le rêve ; croire que l’on peut reconstruire, sur les débris, de nouvelles fondations, est une illusion.
Rien n’est pire que de vivre que de vivre dans l’ignorance, le doute, et surtout de la peur d’être en train de perdre quelque chose. Je pressens déjà  ce que j’ai en partie déjà perdu, maintenant il me reste à mesurer le vide que j’ai créé autour de moi. Si le vide est le seul but qu’il me reste, je saurais enfin pourquoi je m’en vais.
Maintenant j’ai besoin de réponses pas de questions.





Mon rêve ? Boire un café à Malaga, Rio ou Copenhague … N’importe ou, ou je pourrais me persuader que je ne suis plus rien, ni personne.
Etre rien c’est encore mieux que d’être détesté. Je préfère encore  être ignoré que d’avoir à subir cette culpabilité que l’on me renvoie à chaque instant.
Je suis coupable de ne pas avoir respecté les règles d’une vie que je n’ai jamais acceptée.
Je n’ai jamais supporté de me conformer aux attentes de tous, de faire ce que l’on attend de moi ; je me suis menti.
En fait rien n’est pire que les règles que l’on s’impose soit même ; s’en sortir c’est se détruire.
Un jour, au réveil ou au coucher, tu t’aperçois que tout ce que tu as construit tu ne l’aime pas ; que les règles que tu te fixes et que tu fixes aux autres ne correspondent à rien. Elles correspondent uniquement à une image que tu veux renvoyer.
Tes habits, ta maison, ta voiture, tes enfants,  tu ne les fais pas pour toi mais uniquement pour l’image qu’ils renvoient de toi.

Et maintenant l’amour, qu’est ce ??? Dites-moi !!!

 Un sourire l’après midi, une bagarre le soir, du cul entre les deux ? Faire des gosses pour les plus fous d’entre nous ?

Le bonheur c’est peut être la solitude.




Mourir en regardant la neige tomber sur les collines d’Ecosse, se noyer dans la mer bleu des Caraïbes, se faire égorger au carnaval de Rio, enfin tout sauf mourir sans dents, en train de se faire dessus, dans un lit d’hôpital avec deux tuyaux dans les bras.
Bruler sa vie pour pouvoir choisir sa mort, est-ce un suicide ? Non c’est un concept de vie.

Je ne suis pas qu’un père, un travailleur, je suis moi. 


Ce moi refuse maintenant ces lois qui ne considèrent l’humain que comme un facteur du processus économique.

samedi 11 juin 2016

5900 ROUEN : JOUR 2 SOIREE : mai 2008

« Celui qui ne craint pas la mort demeure un homme libre »
Seneque




Excellent non ?

Seule la liberté de choisir sa mort fait de vous un homme vraiment libre. Faire un pied de nez à cet ultime hasard, dernière preuve d’indépendance.
Pourquoi alors me force-t-on à vivre en esclave d’une vie que je ne désire plus.

Ma vie comme ma mort doivent elles servir à quelque chose ?

Ma mort ne peut être que le fait de mon libre choix, sinon j’aurais tout perdu.
Tel le masochiste qui endure la douleur pour combler son maître, je suis resté prisonnier de ces liens sociaux que sont la famille et les amis. Aujourd’hui chaque mot claque comme un coup de fouet, et j’attends presque avec délectation le prochain châtiment. Je sais qu’à tout moment je peux arrêter l’exercice mais jusqu’à quelle extrémité serais je capable de le subir ?

Sentiment étrange du tourmenteur qui est aussi le tourmenté …

Qui mieux que moi sait, peut, choisir le châtiment le plus douloureux, le mot le plus cruel, la pensée la plus destructrice ?

Cynique et pervers ? OUI !!!!

Et encore il me reste tellement de domaines à explorer. Le plus grand défi serait de reconquérir ma place dans la « cellule » familiale est redevenir l’esclave de ses liens.
Je ne mérite personne et personne ne me mérite.
Je suis perdu dans des plaisirs égoïstes ou je jeux de la conquête est bien plus important que de profiter de la conquête. A contempler si longtemps les faiblesses de mes contemporains, j’ai finis par découvrir les miennes
Le besoin incessant d’être aimé, de provoquer la curiosité, d’attirer la jalousie, et enfin le succès suprême : se faire détester.

Quoi de plus excitant que de jouer avec l’esprit humain ?

A chaque faiblesse les mêmes mots, les mêmes remèdes produisent les mêmes effets. Faite le faible devant le fort et il deviendra vite votre esclave, sa force ne repose que sur votre acceptation de votre faiblesse.
Instruisez l’idiot au mieux de vos capacités et de l’objectif que vous sous fixez, et comme maitre l’idiot vous vénérera et vous obéira.
Le summum est de choisir un idiot musclé.
La somme de votre soumission et de votre savoir en feront un esclave bien plus surement que n’importe quel fer.
Ce jeu je le joue depuis très jeune. N’étant ni musclé, ni spécialement intelligent, encore moins travailleur ; je me suis toujours attaché l’amitié des idiots musclés.

Aujourd’hui, nouveau challenge : la libération !

Je suis en terrain ennemi. De plus l’ennemi (PS : à l’époque l’ennemi est le psychiatre) connait déjà mes armes et se prépare à me combattre durement. Quelle stratégie adoptée ? Je vais lancer plusieurs vagues et regarder l’ampleur et la longueur des leurs ondes.
A partir d’aujourd’hui mon seul objectif sera mon plaisir. Si il doit passer par la destruction ou le malheur d’autrui alors tant pis !
Est-ce que le milliardaire sur son yacht pense au cancer de l’ouvrier indien ?

Alors oui, tant qu’a vivre, éclatons nous ! (tout sens compris)

5900 ROUEN : JOUR 2 : mai 2008

Hier soir traitement.2 comprimés, un blanc et un blanc …


L’infirmier te donne les noms des médicaments. C’est un peu ridicule, tu n’es pas sensé connaitre leurs effets, et tu es obligé de lui faire confiance car il n’y a rien d’inscrit dessus.

Fermeture des portes à 21h15…

Tu ne peux plus descendre fumer, à ce rythme la, avec les bonbons que je m’enfile, je vais engraisser comme un porc.

Minuit, il faut dormir !

Même si tu es en pleine lecture, il faut éteindre les lumières. Je ne sais pas s’il y avait un somnifère dans les médicaments mais il ne fait pas beaucoup d’effet.
Même à l’armée, je n’étais pas encadré par des horaires et des règles aussi précises.
Je vais vite me faire chier ici ;

Tout ramène à l’humanité dans ce qu’elle a de plus basique.

Mes voisins de chambre que j’ai aperçue : 2 gros « bœufs » en short, 2 post ados camés aux médicaments, une anorexique qui chiale tout le temps, et une petite blonde.
Je ne sais pas ce qu’elle fait la, elle a l’air ne pas avoir inventé l’eau chaude, mais à part ça …
Je n’ai pas envie de discuter avec eux pour le moment. Plus tard si j’ai envie de m’amuser.

D’abord les écouter et après on verra ce que je peux en tirer.

Une infirmière m’a pompé du sang ce matin. Pourquoi ?
La réponse, « c’est pour un bilan », en voila une réponse qui t’aide beaucoup. Je ne savais pas qu’un bilan psy passait par l’analyse de 8 fioles en plastique, mais bon, ça justifie au moins un ou deux boulots.

Je fume dès le lever.

Une externe revient me poser pour la troisième fois les mêmes questions...  Pourquoi ?
Ils ne se font pas confiance entre eux ou ils n’ont rien d’autre à foutre. Enfin, s’est agréable, elle est souriante, mignonne, et semble à l’aise. Je n’ai pas l’air de lui faire peur. J’arrive même à la faire sourire. Elle se prend surement moins aux sérieux que les autres.

Toujours obligé de porter ce pyjama !!!

Il faut que je trouve quelque chose pour contourner cette règle.

5900 ROUEN : JOUR 1 : mai 2008

Pas de rêves …
Rien ne change…
Je suis seul dans l’univers monotone d’une chambre aseptisé.


Tout est dans les règles, comme partout d’ailleurs.

La première chose que l’on vous inculque dès l’enfance c’est le respect des « règles ». « Vous devez »,  « vous ne devez pas » est la base de la communication parent-enfant.
Pourquoi cela dure depuis la nuit des temps ?
Pourquoi ne pas commencer une fois pour toute par un « vous êtes libre ».
Observer « les règles », c’est entrer dans un monde confortable, alors pour que votre vie soit confortable, on vous apprend à suivre « les règles ».
Ne pas les suivre et vous devenez pour le reste du monde un délinquant ou un fou.
Moi, les règles que je souhaite observer sont uniquement celles que je m’in pose. Qui s’arroge le droit de me dire ce que je dois respecter, et si même, je ne veux pas me respecter qui a le droit de me l’imposer ?
Oui, j’ai voulu briser l’ensemble des règles en refusant de continuer ce jeu imbécile qui se termine par une morne échéance pour tous ?
En quoi suis-je fautif de ne plus vouloir supporter la prison familiale, le carcan sociétal, ou l’esclavage du travail ? Parce que vous la trouvez belle votre vie ?




La vie est belle pour qui ?

Pour celui qui un jour ou l’autre va mourir d’un cancer qui va lui faire cracher ses poumons, d’une voiture qui va lui éclater le crane, d’un coup de couteau entre les cotes ?
Belle la vie ?
Se reproduire, pisser, manger, suer à porter des parpaings ; tout ça pour finir comme un dépôt minéral au milieu d’une couche d’humus pleine de vers.

Propos de dépressif ?
Peut être.

 Mais qui est vraiment le dépressif ? Celui qui va donner un médicament qui transforme l’autre en zombi, ou celui qui refuse de le prendre ?
Je ne suis pas croyant, mais si Dieu nous a créés à son image, pourquoi doit-on alors mourir ?
Moi la vie je la veux libre, en dehors de ces règles que je m’impose ou que l’on m’impose encore.



J’ai une famille. C'est-à-dire une femme et des enfants.
Pourquoi ?

Simplement parce que tout le monde attend ça de toi. Reproduis toi, produis, consommes, et tais toi, car là est la recette du bonheur.
Pour moi non, mon bonheur c’est mon cerveau.
Ne vivre que dans les rêves. Ont-ils moins de valeurs que votre réalité ?
Le rêve et le virtuel c’est comme la vie en mieux.
Dans le virtuel, tu vis aussi, tu meures aussi (mais tu choisis ta mort), mais les seules règles existantes sont celles que tu te fixes.
Quand je coupe mon ordinateur et que j’abandonne mon monde virtuel, ai-je fait quelque chose de mal ? Non est pourtant je suis virtuellement mort, mais cela rend mon entourage heureux.



Dans la réalité, si je veux mourir, je deviens un fou, un anormal. Voila quelqu’un qui n’est pas dans les normes, qui ne respecte plus les règles….
Alors voila, j’ai voulu couper le programme de ma vie, je me suis loupé.
Alors voila, au réveil j’avais le choix, sort j’accepté mon hospitalisation ici, soit l’on m’enfermait de force.
Nous vivons dans une société fasciste et capitaliste. On nous refuse à nous même le droit de choisir notre mort.

J’ai bien vécu, j’ai bien produit, alors laisser moi rêver ou laisser moi mourir.
Et si je meurs ferais je des malheureux ?
Il faudrait que j’accepte la notion de bonheur, avant de comprendre celle de malheur.

5900 DE ROUEN

Qu’est ce que le 5900 à Rouen ?




Le 5900 est une annexe de l’Hopital Psychiatrique de Rouen qui est hébergé au sein de l’hôpital universitaire de Rouen.





Ce service accueille des patients en hospitalisation libre, et pour de courts séjours.

J’y ai fait un court séjour 2 mois avant ma séparation d’avec Barbara, celle qui a été mon épouse pendant 14 ans, et qui restera la mère de mes 3 enfants.

vendredi 10 juin 2016

ENFANCE : MR REK

monsieur Rek



Le monde de la nuit et du sommeil est bien étrange. Selon les périodes de notre vie, il est aussi bien synonyme de terreurs, que de refuge, ou de grands bonheurs..
Encore aujourd’hui quand je me couche je reste incapable de savoir de quoi mon sommeil va être peuplé. Reverrais-je des scènes du passé, vais-je vivre un fantasme inassouvi, retombé dans les pires de mes errances ?

La nuit et le sommeil dans ma plus tendre ne me posait aucun soucis. Je n’avais aucune crainte, ni aucun doute sur ce que j’allais trouver. Mes nuits étaient souvent bien plus belles que mes jours. La nuit Mr Rek venait me rejoindre.

Mr Rek n’existe pas ? Quand savez-vous ?

Regardez tout ces films ou des enfants inventent leur meilleur ami, ou une personne qui leur donne des leçons ? Il peut prendre la forme d’un monstre, d’un autre enfant, d’un adulte … On a même vu un Gérard Depardieu en amis imaginaire. Si je me permettais un peu d’humour je dirais que Gérard Depardieu ou un monstre c’est un peu similaire …





Moi Mr Rek, n’était pas un enfant, ni un monstre. C’était un adulte, un homme comme on peut tous en croiser. Il était grand et maigre et toujours bien habillé. Par contre aujourd’hui, je suis incapable de vous décrire son visage. Peut être n’en avait il pas …

Mr Rek n’était pas un super héros. Il ne se transformait pas, il ne disparaissait pas, il ne volait pas la haut dans le ciel.




Mr Rek n’était pas violent. Il n’avait pas d’arme. Jamais il ne défendait la veuve et l’orphelin.

Était-il normal ? Non il était génial !

Monsieur Rek était le plus grand savant et le plus grand voyageur que je n’ai jamais connu. Monsieur Rek savait tout, était allé partout, avait tout vécu.
Tout les soirs, quand ma mère venait d’éteindre la lumière, comme beaucoup d’enfant je me construisais une maison en remontant mes genoux et en glissant ma tête sous les bras. Je fermais les yeux et quelques instants plus tard Mr Rek venait me rejoindre.

Mr Rek me faisait voyager.




Avec lui j’ai vécu avec les eskimos du pole nord. J’ai chassé le phoque, dormis dans un igloo.
Il m’a emmené en Afrique dans les tribus de la savane. Je les ai vu chassé les lions, faire fuir les éléphants. J’ai dormis dans les huttes, et vu la mère donner le sein à son enfant …
Avec lui j’ai couru sur la muraille de Chine et visité les temples du Japon …



Mais avec Monsieur Rek, j’ai aussi remonté le temps.

Avec lui j’ai vu les hommes préhistoriques peindrent les grottes de Lascaux, j’ai vu les spartiates tombés aux Thermopyles. J’étais au coté de Vercingétorix à Alésia quand il a rendu ses armes à César, j’ai participé aux croisades avec Richard Cœur de Lion. Il m’a fait admirer le soleil d’Austerlitz au pied du cheval de Napoléon, et j’ai vu les poilus tombés dans les tranchées à Verdun.




Mr Rek m’a fait découvrir les pyramides égyptiennes et mayas, et j’ai vu le roi Arthur et les chevaliers de la table ronde. J’ai chargé avec les tuniques bleues contre les féroces tribus indiennes …





Oh oui j’en ai fait et vu des choses avec mr Rek, bien plus que j’aurais pu en voir dans toute une vie.

Le matin venu Mr Rek me reconduisait dans mon lit et ne me donnait jamais rendez vous pour la nuit suivante, mais moi je savais qu’il serait la.
Je me levais et tout les matins les membres de la famille encore présent attendait le récit de mes aventures nocturnes. Jamais je n’ai essuyé une moquerie, tout au plus de légers sourires. Il arrivait même que l’on me réclame de répéter le soir mon récit pour ceux qui n’étaient pas présent. Jamais ma maman ne m’a persuadé que Mr Rek était le fruit de mon imagination.
J’adore penser que aujourd’hui encore, mes frères et sœurs regrettent ce temps ou tout les matins le petit frère les distrayaient avec ses voyages. 

Et moi je ne remercierais jamais assez Mr Rek d’avoir remplis mon esprit de paysages, de couleurs, d’odeurs.
Eh Mr Rek si tu m’entends n’oublies pas d’aller visiter mes enfants et les générations suivantes !

mardi 7 juin 2016

ENFANCE : LES MATERNELLES

Les maternelles.



De ma troisième à ma septième année je ne garde que des souvenirs fragmentaires et flous. Je n’arrive pas à remettre des dates ou une chronologie à ce fatras d’images éparses.
Je n’ai aucun souvenir de mon retour à la maison, ni de replacer des émotions, des mots, des sensations… Aurais-je décidé de faire le vide, décidé d’effacer ces images ?

On me l’a dit. Au retour j’ai refusé de marcher comme avant. J’ai repris le déplacement à quatre pattes du bébé. Combien de temps cela a-t-il duré je ne le sais pas. Peut être que j’ai cherché à remonter le temps. A retrouver le temps d’avant le choc, comme si le fait de reprendre une attitude primale pouvait permettre que l’on revienne en arrière. Je ne sais pas …
Je me souviens que je suis passé par trois écoles maternelles.
Je n’ai garde qu’un seul souvenir de chacune d’elle.





De l’école Michelet, je ne garde que ce soir ou je me suis retrouvé seul le soir … Enfin seul, je ne sais pas, mais j’étais le dernier enfant présent. J’ai eu peur de l’abandon. Une angoisse plus qu’une peur, je savais que l’on viendrait me cherchait mais chaque minute me faisait douter. J’ai gardé l’image d’un mur beige devant moi. Etait ce la couleur de la pierre ou du crépi ? Ce jour la je n’ai pas été abandonné mais je ne sais plus qui est venu me prendre par la main.





Je me souviens de l’école Notre Dame. Je me souviens de ces récréations passée à refaire ces activités manuelles que mes camarades réussissaient rapidement. Je me souviens de ces institutrices qui ne voyaient pas que ce n’était pas que je voulais pas mais que je ne pouvais pas. Je me souviens de cette honte d’être mis à l’écart. Je me souviens de cette colère face à ces mains qui me trahissaient, qui ne répondaient pas à mes ordres. Mais pourquoi les autres y arrivent et pas moi ??? C’est décidé je déteste toutes ces activités manuelles !



Je me rappelle de l’école des Blossières. De cette école presque neuve cernée pas des barres de béton. De ces HLM, qui avaient poussés plus vite que des champignons au début de l’automne. Je me rappelle de cette violence des récréations qui me grisait. De la lutte entre ces bandes qui se faisaient et se défaisaient. De cette camaraderie brutale, de la simplicité des relations, et de cette dent que j’ai perdue en confrontant mes envies avec celles d’un camarade de classe.



J’ai beaucoup trop de floue autour de ces années, qui ont été le début de mon apprentissage du métier d’homme.