Une journée de décision
Avais-je le choix ?
Oui, nous avons
toujours le choix, mais peut on vivre sous les regards permanents du tribunal
familial ?
Certains diront que ce
n’est qu’une fuite pour pouvoir profiter de mes plaisirs égoïstes. Ceux la sont
les pires crétins que la terre a enfantés. Comment facilement renoncer à mes 3
enfants et à 14 ans de ce qui fut ma
vie ? Les crétins vont se compter et je les pense nombreux …
J’ai redécouvert que j’avais une famille sur laquelle je pouvais compter.
La solidarité du sang
et de l’épreuve existe. Aurais-je fait
la même chose pour mes sœurs ? Je ne sais pas, et c’est bien cela qui
quelque part me gène. Enfin, je ne suis pas un crétin ou un salop pour
certains.
Je m’ouvre au monde des autres patients.
Partout les mêmes
histoires, les mêmes traumatismes, les mêmes souffrances …
Hervé : Camé à
Warcraft qui en oublie d’aller chercher ses gosses à l’école.
Cédric : flic qui
ne supporte pas la frustration
Luce : Hystérique,
nymphomane (pour de faux ?), médicamenté jusqu’au bout des orteils …
Enfin les deux plus intéressantes …
Justine : 16 ans,
une enfant repliée sur elle-même. Un monde constitué de rêves d’enfants dans un
univers en décomposition. Sa vision d’avenir : « je finirais droguée
avec une seringue dans le bras ».
Ne veut pas parler du
matériel, ne veut pas être à la mode !!!
Une jolie rébellion
vis-à-vis du monde matérialiste mais qui manque de maturité ; alors c’est
le refuge dans l’illusion gothique.
Pour finir
caroline ;
19 ans, 1 mètre 76, 46
kg. En trois chiffres tout est dit, on sait déjà pourquoi elle est la.
Caroline qui veut
grossir et que la pesée du lundi angoisse.
Son avenir, elle n’en
voit pas… (Normal non ?), enfilé les jours les uns après les autres comme
elle pose les pièces de son puzzle.
Caroline, qui veut tous
nous comprendre avec ses yeux de 19 ans. Mais Quelle image peut-on te
donner ? Celle d’un groupe d’humain désabusé, empêtrés dans nos questions
existentielles et qui adorons nous étendre sur nos « problèmes ».
Alors ma pauvre
Caroline ce n’est pas auprès de nous que tu trouveras tes réponses. Au mieux tu
y trouveras de quoi rire.
Cet après midi première visite des enfants.
Quel sentiment étrange
que de redécouvrir des enfants que tu n’as quitté que depuis 5 jours …
Les premiers regards,
des sourires mêlés de peur et de gène …
Et surtout ces bras qui
ne se tendent pas, ces jambes qui ne courent pas vers toi …
Peur ? Gène ?
Ais je changé ?
Ais je perdu mon image
de père ?
Au secours les enfants,
je vous aime !
Et enfin je me décide,
je les tends moi mes bras, et enfin c’est la libération !
C’est Thaïs qui se
lance. Surement celle de la famille qui sera la plus indépendante, la plus
libre, mais aussi la plus chiante.
C’est un après midi calme et agréable.
Barbara se lance dans
une campagne de reconquête. Pas de larmes, pas de reproches, mais tel un volcan
endormis le feu reste sous la lave, je le sens bien. Elle sait bien si prendre,
sourire, calin, les enfants qui jouent …
Mais mon garçon surtout
n’oublies pas que cela tu ne l’avais plus connu depuis 6 mois …
Reste le problème
Marine …
Pour le moment ne pas
se poser de questions, essayer de comprendre et de ne pas juger. « Avec le
temps va, tout s’en va » ou aussi « le vent l’emportera ».
Et moi ? Alors
qu’as-tu décidé vieux con ?
Comme d’habitude je
parle de tout mais au fond je ne pense à rien.
Première solution, la facilité :
On joue le jeu du
couple qui se pardonne et qui oublie. La première partie on vient de la perdre
est ce que ça vaut le coup de faire une revanche ?
L’aventure :
Partir travailler loin,
faire un break, se laisser du temps …
Le délire :
Partir retrouver une de
mes 3 muses. Olivia, Anna, Daniela (merde je suis abonné aux prénoms en A).
Faire un tour en Espagne, Suède et finir par l’Allemagne, non en fait je
finirais par le Brésil. Pourquoi le Brésil ? N’est ce pas la terre de tout
les délires.
En fin de compte, restons simple …
Objectif de la journée
sortir de cet hôpital et essayer d’affronter la réalité avec la faiblesse de
mes incertitudes. Comme si me je me levais d’une chaise roulante pour voir si
le genou cassé tient le coup.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire