Je suis l’un des gagnants d’une super loterie. Mieux que l’Euro Million, je vous invite à la loterie de la naissance.
Je suis né il y a 46 ans dans un pays ou avoir des idées n’est pas
un crime. Dans une famille ou je n’ai jamais su ce qu’était le sentiment même
de faim. Dans un système éducatif qui m’a appris trop ou pas assez de choses
pour assumer les pensées qui me traversent aujourd’hui.
J’ai toujours eu plus qu’il n’était indispensable. Plus de jouets,
de gadgets, d’attention que bien de mes camarades d’école.
Je suis un enfant gâté de la grande loterie de la vie.
Et pour en faire quoi ? 46 ans après je ne le sais toujours
pas. J’ai encore le confort de pouvoir me poser ce genre de question. Il
m’arrive d’envier ceux dont l’unique pensée est d’arriver à vivre jusqu’au
lendemain. Mon lendemain matériel à moi est assuré, mon robinet coulera, mon
radiateur me chauffera, et au supermarché je pourrais m’acheter à manger.
Aujourd’hui, loin de mon quotidien, je regarde les autres êtres
humains s’agiter autour de moi. Suis-je différent ? Non surement pas,
seulement le décalage du à un traumatisme émotionnel (j’ai horreur de ces
phrases pseudo médical).
Par quoi sommes-nous pousser à agir tout les matins ? J’ai
bien peur que les sentiments qui nous animent ne soient pas forcément les plus
glorieux pour la race humaine. Convoitise, accumulation, besoin de puissance,
jalousie voila ce que je vois autour de moi. De réel désintéressement, de
générosité, d’amour je n’en vois que si rarement. Je ne condamne personne, moi
aussi, les sentiments les moins reluisants m’ont plus poussé que les grands.
Ce soir sous le ciel étoilé je me suis vraiment rendu compte de la
futilité de notre existence.
Que sommes-nous face à un univers dont nous ne
savons même pas mesurer les limites ? D’où la grande question, pour un
être commun comme moi, à quoi bon vivre si c’est pour mourir ? Pourquoi je
ne meure pas aujourd’hui ? Oui en fait tel est la question…
Simplement car quelques personnes sur cette terre compte encore un
peu sur moi pour leur apporter sinon des réponses, au moins des visions et des
idées. Pourquoi ais je fais des enfants ? Je ne sais pas encore le dire
maintenant. Le besoin d’appartenir à un modèle prédéfini
mariage-enfants-maisons. De ce modèle, il ne me reste que les enfants. Alors
franchement je jeux en valait il vraiment la chandelle.
Donner la vie est un plaisir égoïste.
Mes enfants n’ont pas demandé à naître. Qui
serais-je maintenant pour leur demander quoi que ce soit ? Par contre ils
ont raison de me demander beaucoup, car si un jour ils sont malheureux, j’en
serais forcément le premier fautif, étant coupable de la faute originelle.
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