18H00 BAYONNE
Voilà je suis à la clinique. La chambre n’est pas mal, à part la
salle de bain dont la douche est beaucoup trop petite. Je suis vraiment exigeant…
ce n’est pas un hôtel.
J’ai croisé quelques patients. Certains ont de bonnes têtes de
zombies. Je retrouve le bruit des savates qui frottent le sol, le manque de
force ou de volontés pour lever les pieds. Les ravages des neuroleptiques ne
sont que trop visibles sur beaucoup de visages. Les yeux bouffis qui fixent un
horizon inexistant. Je n’espère ne jamais finir comme ça, je préférerais
mourir. Tous ces naufrages individuels sont d’une tristesse profonde.
De ma fenêtre je vois la cathédrale de Bayonne et le début des Pyrénées.
Par temps clair je verrais peut-être la Rhune.
Je n’ai pas chaud. J’ai fermé ma fenêtre et je mets un sweat pour
sortir. Je ne sais pas ce que nous réserve la météo, il faudrait que je
regarde.
Je manque de prises électriques, une dans la chambre et une dans la
salle de bain, c’est un peu juste.
22H00
Ma première demi-journée s’achève.
Lors de la dernière clope de la soirée j’ai écouté les
conversations. Un groupe de drogués, surement ici en sevrage… Des jeunes mais
aussi une mère de famille qui explique que ses enfants n’ont pas souffert de
son addiction… Comment peut-elle le savoir ?
Voir sa mère en état second, tous les jours, que ce soit à cause de
l’alcool ou de la drogue, je pense que forcément cela laisse des traces. Elle a
quand même avoué qu’elle emmenait sa fille de quinze ans dans les boites
technos d’Espagne….
Je dois m’efforcé de ne pas juger…. Difficile.
L’infirmière de ce soir est très jolie et sympathique, un vrai
plaisir.
Je vais me coucher, lire et j’espère bien dormir.
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