J’ai longtemps cherché un but, un sens à ce besoin d’écrire.
Longtemps j’ai écrit sur tout et sur rien.
J’ai passé des heures à essayer d’assembler des mots afin de constituer des textes, qui sans être beaux ni géniaux, avaient au moins un sens pour moi.
J’ai couché sur le papier bien plus souvent mes peines que mes joies.
J’ai fait dégueuler sur des feuilles blanches mes humeurs, mes colères et mes haines, mais aussi quelque fois mes émerveillements. Cela avait il une valeur ?
Je ne pense pas que tout ce fatras a une quelconque valeur littéraire. Tout au plus ils pourraient maintenant être un témoignage de la complexité, et peut être de la folie, de votre père. Je ne sais pas si vous les avez lus, un peu, beaucoup ou pas du tout. Non je ne reprends pas la plume pour vous faire le procès de ne pas vous y être intéressés, je crois en fait que j’écris surtout pour moi.
Encore maintenant, l’écriture, pour moi est avant tout une thérapie. Comme tout un chacun peut parler à un psychologue, à un ami, ou à une compagne, moi je me confie à personne et à la terre entière en faisant sortir, par le bout de la plume, ce qui emplit mon esprit.
J’écris un journal. Vous le savez. Je l’ai commencé durant les sombres heures qui ont précédé le divorce d’avec votre mère. Déjà à l’époque il était mon défouloir, mon confident…
A chaque période heureuse, je le délaissais. Il n’est donc que le reflet des moins belles heures de ce qui fut ma vie depuis que je vous ai quittés.
Je suis bien d’accord avec vous, il n’a pas grand sens sauf à mes yeux.
Je pensais qu’il pourrait être un témoignage sur ce que fut votre père et sa vie, mais il est bien trop rempli de sentiment excessifs, ou, de successions de jours sans éclat.
C’est un journal, pas un témoignage et encore moins une histoire.
Alors voilà, je vous propose d’écrire notre histoire. Pas d’écrire votre vie, ni la mienne, mais de rassembler par écrit ce que fut nos aïeux, mes grands parents, mes parents, et ce que furent les cinquante premières années de ma vie.
Comme pour les tribus africaines ou amérindiennes, je suis persuadé que l’on meurt vraiment lorsque plus personne ne se souvient de nous.
Votre grand-mère a maintenant 90 ans, et quand viendra le jour où elle oubliera de se réveiller beaucoup de ceux qui furent vos « ancêtres » vont disparaître avec elle.
Certains ne le méritent pas, j’en suis sûr.
Peut être que nos histoires sont banales, mais elles ont permis de faire de vous ce que vous êtes. Sans nos anciens nous ne serions pas là et peut-être que leur histoire explique un peu ce que j’ai été, ce que je serai et ce que vous deviendrez.
http://insotensui.blogspot.fr/p/blog-page_13.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire