10H00
Je ne garde aucun souvenir de la nuit. Malgré tout je me souviens
de bribes de rêve. Des lambeaux violents, des histoires de vengeance, de
meurtre, de chantage….
Bien entendu je n’étais pas la victime mais le
« cerveau » du mal.
Mon subconscient n’est-il que violence ou alors je ne garde aucun
souvenir de rêves plus lumineux.
Je garde encore un fond d’optimisme qui me fait espérer que je ne
sois pas si mauvais. Il faut quand même que j’arrive à me débarrasser de mes
pensées violentes.
Elles me font peur car elle prouve que je suis encore très éloigné
du Chemin, et que je suis encore capable du pire.
Dernier dimanche du mois d’aout, pour mes enfants c’est bientôt la
rentrée. Pour Thaïs pas beaucoup de changement, mais Evan rentre au Lycée. Il
lui reste encore trois ans de tranquillité relative avant de rentrer dans le
monde des choix et des sacrifices. J’espère qu’il saura agir avec plus de
discernement que moi. Je souhaite lui avoir donné des armes à défaut d’un
exemple.
Depuis ce matin les nuages arrivent de l’ouest. Pleuvra-t-il ?
Rien n’est moins sûr mais ils ont le mérite de rafraichir le fond de l’air.
J’ai ouvert toutes les fenêtres de l’appartement afin d’aérer et de profiter de
la fraicheur.
Ce matin je me suis levé à 8H30, ce qui fait une nuit acceptable.
C’est surement dû aux fortes doses d’Atarax que j’ai ingurgité hier. Cela me
fait de moins en moins d’effet. Il y a encore quelques semaines j’aurais dormis
toute la journée avec cette dose.
Ce matin je suis allé jusqu’à la Poste de Saint Paul les Dax. Il
fallait que j’active ma nouvelle carte bleue. C’est moi qui ai demandé le
changement afin de stopper les prélèvements de Meetic ou Hug Avenue. C’est le
moyen le plus simple que j’ai trouvé. A postériori je me rends compte que j’ai
eu tort, une nouvelle fois, de croire au miracle du monde virtuel. Peut-être ne
suis-je pas fait pour ça, ou que je ne suis foncièrement pas doué, et surement
pas assez motivé ? C’était beaucoup trop tôt, et je n’ai pas encore finis
le deuil de ma relation avec M.
Encore de l’argent gaspillé pour des lubies, des chimères, du vent…
L’écran ne remplacera jamais la parole et le regard, enfin, je l’espère. Je
prie pour le triomphe de l’esprit sur le monde illusoire et immatériel du
numérique.
Je ne suis pas anti progrès, bien sûr que non, mais le progrès doit
servir à faire grandir l’homme. Malheureusement dans cette société, l’homme est
un esclave consentant des machines. Il faut redonner de l’esprit et du
« vivant » à nos relations même si cela les rend moins
« facile ». Vous me trouvez surement beaucoup trop donneur de leçons
et en désaccord avec mes actes. C’est tout à fait vrai, mais je ne donne de
leçon qu’à un petit carnet qui ne sera surement jamais lu.
Donc je suis allé à la Poste. J’ai marché et j’ai bien senti que
mon corps ne réagissait pas comme les jours précédents. La sensation de vertige
ne m’a pas quitté. Chaque pas me pesait. Là ou d’habitude je fais
l’aller-retour sans soucis aujourd’hui j’ai dû m’assoir deux fois.
J’ai fait le tour des pokestops du quartier. Les rues étaient
quasiment désertes. Un dimanche, avant 10h00, c’est normal.
Je serais bien allé médité dans l’église mais il y avait 3
« SDF » devant l’entrée et je n’avais aucune envie de croiser leurs
regards. Peur de regarder mon avenir ??? Ils buvaient de la bière et
parlaient beaucoup trop fort. Ils étaient les éléments perturbateurs de ce lieu
de calme. Je suis donc allé dans le parc de l’hôtel de ville pour, bercé par la
mélodie des fontaines, gouter le calme de l’endroit.
Je suis rentré et depuis j’écris la, sur mon balcon. La résidence
est aussi calme que moi. Cal me et résigné.
L’étincelle divine n’est pas apparue et aucune étoile ne m’éclaire,
ni me réchauffe. Peut-être n’ai-je plus l’envie de la chercher.
J’ai aussi appellé maman. Cela faisait longtemps et je ne voulais
pas qu’elle s’inquiète. Elle ne s’inquiétait pas du tout…
Je me remémore nos discussions avec Carole. J’ai repensé aux
journées « sans contact ». Je lui ai donc demandé des nouvelles. L’ai-je
fait pour elle ou pour moi ?
J’ai essayé d’avoir les enfants mais peut être dormaient ils encore
ou étaient-ils trop occupés pour me répondre. Je ne leur en vaux pas, moi aussi
j’ai connu la jeunesse et ses priorités.
Je suis calme et j’aimerais que le moment présent dure une
éternité.
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