07H00 Canéjan
Me voilà de retour à Canéjan. Encore un bel échec de mes stupides
résolutions, peut-être cela vaut-il mieux… Pour la vie et la santé, surement. C’est
surtout la preuve que je manque de courage pour me séparer de cette vie qui me
pèse.
Je vais suivre les instructions, et, me donner le temps, la force
et le courage de reprendre pied et gout à cette vie qui pour le moment m’indiffère.
Je suis déjà résolu que j’irais passer un moment dans cette
clinique de Bayonne. J’irais me confronter à des personnes qui me ressemblent
surement. Je n’ai rien à y perdre, j’ai déjà à peu près tout perdu ou
abandonné.
08H00
Le jour s’est levé et le soleil commence a illuminer les vignes. L’air
est frais et je sens déjà que l’été va bientôt prendre fin. La journée s’annonce
pourtant chaude, et je pense profiter de la piscine.
Il le faut, je dois faire attention à la reprise de poids qui
pourrait être beaucoup trop rapide. Ne pas compenser le manque par des réserves
de graisses inesthétiques.
J’ai déçu Didier en ne lui parlant pas de mes démons intérieurs. Il
a raison. Je le considère comme un ami et je me dois de lui faire confiance. J’ai
eu peur de sa réaction, qu’il ne me comprenne pas, et peut être aussi d’être
jugé. Comment puis-je lui demander de me comprendre alors que je ne me
comprends pas moi-même.
Qu’aurait-il pu faire ? Moi seul ai les réponses à ces
questions qui me rongent. Seul, je dois retrouver l’espérance dans le futur.
Je ne dois pas compter sur mes enfants, même s’ils sont les racines
de mes plus belles joies de mon présent. Ils ont d’autres préoccupations. Des
soucis et des intérêts de leurs âges, je leur dois de ne pas être une source de
crainte ou de déplaisir. Leurs rires, leurs joies me manquent, et je sais bien
que je suis le seul responsable de cette situation. Il est bien trop tard pour
essayer de me rapprocher d’eux. Je ne peux, après toutes ces années leur
imposer ma présence, ni leur faire subir mon manque d’amour.
Je les ai voulus indépendants, ils le sont.
9H00
J’ai appelé Stéphane (mon chef). Je lui ai tout dit et cette
confession m’a fait du bien. Je n’aurais pas à supporter le poids de nouveaux
mensonges.
Je dois aussi me libérer du poids de mes exigences matérielles bien
superflues.
Je dois me libérer du poids de l’échec que fut ma relation avec M.
Elle a beau dire que ce fut une « belle histoire », moi je n’y vois
que du sexe et beaucoup de mensonges que je n’ai pas supporté.
M n’est pas la cause de tout, mais elle n’a rien arrangé.
La seule vraie question valable et de savoir si à plus de cinquante
ans on peut arriver à reconstruire sur un champ de ruine.
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