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Il reste peu de traces dans les souvenirs familiaux des années de
scolarité du petit René, mais il n’a sûrement pas été un mauvais élève car à
l’issue de son certificat d’études, il a été admis au petit séminaire.
De nos jours « le petit séminaire » n’existe quasiment
plus. Plus qu’un collège-lycée catholique, c’était souvent le seul moyen pour
permettre d’instruire les enfants intellectuellement
doués de la campagne, que les curés de paroisse repéraient et dont l'Église
prenait en charge les études secondaires, en proposant aux meilleurs d'accéder
au grand séminaire. Il accueillait aussi les enfants de la bourgeoisie
catholique soucieuse d’éviter à leur fils d’être pollué par des idées
« révolutionnaires » dispensées dans les lycées de la République. Internat
de rigueur, discipline de fer, enseignement moral et religieux exigeant, je ne
pense pas que cela serait encore accepté de nos jours. Tant mieux peut être.
C’est donc vers sa douzième année que René a
intégré le petit séminaire. Est-ce à cause d’un tempérament frondeur, par
suites de brimades, ou tout simplement par unique esprit de contradiction, mais
avant la fin de la première année il avait fait le mur. Encore une fois, j’aime
à imaginer chez mon grand père un esprit révolté face aux voies que l’on
traçait pour lui.
Bien entendu, dans ce genre d’institution, il
n’est jamais question de deuxième chance, surtout pour un élève non fortuné et contestataire.
Donc débouté des études et de la voie ecclésiastique pour René, en désespoir de
cause, le voilà débutant apprenti charcutier.
Là encore peu de souvenirs de cette période,
mais il est facile de supposer que le travail du cochon ne correspondait pas à
sa vocation, car dès l’âge minimum requis, il s’est engagé dans l’armée.
Besoin d’indépendance, besoin de sortir d’une
vie monotone, envie d’aventure, il a emporté avec lui la réponse à cette
question.
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