Qu’elle est fatigante cette
autoroute. Le régulateur est bien calé, la musique à fond, je vais y arriver à
rentrer chez moi.
Oh merde je baille, elle m’a quand même fatigué cette réunion à
Bordeaux. Comme toujours on a finit par ces ateliers de réflexions de groupe
qui ne te servent à rien. Je suis
toujours frappé par le nombre d’idioties qui peuvent en émerger ; et si
quelque fois une idée lumineuse apparaît, elle est aussi vite oubliée.
Je continue à bailler. Les lumières des voitures d’en face
m’éblouissent.
C’est décidé, je suis trop fatigué, je m’arrête manger à Pau, dans
ce bar à ambiance que je squatte chaque nuit de chaque fin de semaine.
J’y ai mes habitudes. J’ignore si je m’y sens vraiment bien, mais
j’y retourne. Fidèle ou tenace, je pense surtout que j’y recherche à oublier
mon quotidien. A Force cela devient aussi un peu trop mon quotidien ces soirées
alcoolisées. Il va quand même falloir que je me calme si je ne veux pas, un
soir, me retrouver en string à me trémousser sur une barre de pole dance.
Je me gare dans ce parking que je connais par cœur, je monte les
quelques qui me conduisent vers cette terrasse si familière.
Mercredi soir, ce n’est ni la foule, ni la liesse.
Je commande un blanc sec et des tapas à cette serveuse qui malgré
sa jeune trentaine ressemble à une morue qui à quitté la mer depuis bien trop
longtemps.
Et si j’engageais la conversation avec les deux demoiselles de la
table d’à coté. Je ne les ai même pas remarquées en rentrant.
Mais quelle est belle cette blonde avec son accent qui fleure bon
l’océan et les Pyrénées.
Je rêve, j’hallucine, son regard m’envoute.
Je vous le promets, je n’ai rien pris, rien fumé et encore rien bu.
Je suis sous son emprise. Elle me plait, elle m’attire.
Et ce rire, ce sourire, cet humour, je rêve !!
Je ne mange même pas mes tapas…
-
Vous les voulez ?
-
Oui on va t’aider
On discute. Je lui ai parlé.
Tiens un vieil alcoolique a oublié son vélo. Enfin pas vraiment
oublié, il n’arrive plus à monter dessus.
-
Et vous travaillez ou ?
-
Nous à l’hôpital de Pau et toi ?
-
Moi….. Contrôleur SNCF
Je n’ai pas envie de parler de mon travail ; et un contrôleur
SNCF c’est aussi intéressant qu’un postier, ou un inspecteur des impôts.
Nous discutions une partie de la nuit, et c’est sans amertume que
je sacrifie quelque heure de sommeil.
C’est décidé. Je ferais tout pour la revoir cette blonde à l’accent
chantant.
Ce soir la, j’étais loin de deviner qu’elle deviendrait la nouvelle
femme de ma vie, et que je me battrais jour après jour pour conserver ce fil
tenu qui m’attache à elle.
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