Deux jours et demi que je suis la.
Ici comme ailleurs le dimanche est un jour « vide ». A
chacun de s’inventer son activité.
La coupe du monde de rugby se poursuit mais mis à part le
France-Australie de cet après midi il n’y a pas vraiment d’autre match intéressant.
Ce matin j’ai vu le psy.
Je ne suis pas alcoolo dépendant selon lui, et il est vrai que je
sens que je suis différent des autres patients.
Suis-je hyperactif ? Non j’ai juste besoin de retrouver un
cadre, un but, un objectif. Il y a beaucoup de positif la dedans. Je n’ai plus
à prendre de médicaments hormis les vitamines pour encore quelques jours. C’est
bien de ne pas remplacer une drogue par une autre et cela va me forcer à me
retrouver, me regarder objectivement, m’analyser et me canaliser.
L’arrêt de la cigarette est bien prévu pour demain. Je sais que le
combat du tabac va être beaucoup plus difficile, long et pénible, que celui de
l’alcool.
Les autres patients ? Je ne mélange qu’avec mes partenaires de
tarot qui me semblent les plus stables et intéressants.
Ici comme ailleurs les absents ont toujours tort et sont facilement
l’objet de l’opprobre et du jugement vindicatif.
Ici comme ailleurs des groupes antagonistes se créent.
Ici comme ailleurs ont retrouve les mêmes jalousies et le même non-dit.
Il y a une patiente que je déteste particulièrement. Une espèce de
Pokémon sous valium qui ne peut s’empêcher, à chaque instant de parler de sa
vie, de ses expériences hospitalières, de son alcool, de sa drogue, de son
traitement.
Elle anime avec bon cœur le groupe des complaisants. Ceux qui sont
« institutionnalisés » du milieu psychiatrique.
Ce groupe qui en fait se complaît dans ce cocon hospitalier, bercé
de neuroleptique, et protégé du monde extérieur.
Il est vrai que cet univers et bien confortable et je ne prie pour
ne jamais leur ressembler.
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