Ce soir je reprends gout à
écrire sur du papier. Je retrouve ce plaisir de remplir du blanc avec cette
succession de courbes et de bâtons, qui forment maladroitement mon écriture.
Ce plaisir de choisir le mot qui te renvoie à la ligne. Le plaisir
de rendre hommage à tout ces instituteurs qui ont perdus des heures à essayer
de mieux me faire former mes lettres, mes mots, mes phrases.
Ce matin je suis parti pour ma première journée dans ma nouvelle
boutique.
J’ai pris la voiture, et je me suis arrêté à un feu. Machinalement,
comme je le fait à chaque fois j’ai regardé sur ma gauche. La était assise une
femme d’un âge indéfinissable. Trente, quarante ans, je ne saurais le dire. Le
cheveu gras, le jogging sale son regard se perdait bien au delà de l’horizon. Elle avait ce regard mort que j’avais déjà
croisé au détour d’une chambre d’hôpital psychiatrique. Un regard sans
expression ne reflétant ni peur, ni joie, ni colère.
Peut être me
suis-je trompé, et si le regard n’exprimait pas la couleur de la vie ?
Je ne peux m’empêcher de me poser la question …
Pourquoi
suis-je moi dans cette voiture et elle la, seule et abandonnée sur ces
marches ?
Quelle différence y a t’il entre nous ?
Ais je réussi quelque chose et elle a-t-elle échouait ?
Suis-je meilleur, plus courageux, ou simplement plus
chanceux ?
Est-ce simplement mes envies et mes passions qui m’ont conduit ici
et peut que les siennes l’ont conduit la ?
Jamais je ne
te jugerais toi que je regarde en cet instant et à qui je ne tendrais jamais la
main.
L’eau du
fleuve entraîne le bois mort sur la pile d’un pont ou lui fait traverser
l’océan. Est-ce pour cela qu’une branche morte a plus de valeur qu’une autre.
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