Une nuit difficile, des douleurs jusqu’ici inconnues, un sommeil difficile à retrouver donc ce
matin je me suis levé tôt.
Peut-être est ce juste du à l’absence de Lexomyl hier soir ? Ou
peut être un effet secondaire de ma diète ? Difficile de savoir ….
J’arrive à mon sixième jour de diète, c’est peut être juste normal
d’avoir ce genre de désagrément ;
Claude m’a encore dit que j’avais l’air fatigué. Ca devient
quotidien, et j’ai de plus en plus de mal à dissimuler le fait que je ne mange
plus. Je prétexte un solide petit déjeuner et un diner solide pour expliquer
l’absence du repas du midi. Je sais c’est un mensonge mais je ne veux pas avoir
à m’expliquer car ma démarche est incompréhensible.
Grande lassitude et grande fatigue cet après-midi. J’ai plus de
jambe et un manque évident de motivations.
Je suis rentré chez moi mort, vide, lessivé. Je n’ai envie de rien,
plus de gout pour rien.
Je suis la sur mon balcon seul avec ma clope et ma tisane. Un vieux
con, une épave qui se laisse entraîner au gré du courant.
Tout le monde va sur la cote aujourd’hui ou demain. Même si j’avais
pu prendre la voiture je n’y serais pas allé car chaque vague, chaque brise,
chaque grain sable m’aurait fait remonter ton image mon amour.
Oui je t’aime encore. Je t’aime de cet amour immense, entier et
aveuglant qui peut te détruire un homme. Depuis le 12 avril, il n’y a pas une
seule heure ou je n’ai pensé à toi.
Peut être vas-tu aller le voir ce soir ou demain cet océan que tu
chéris tant et devant lequel tu te ressources.
Que fais-tu en ce moment ?
Ta mamie a-t-elle quitté ce monde ?
Refais-tu ta vie avec N ou as-tu déjà trouvé mon remplaçant ?
C’est sans haine et sans colère que j’écris ces lignes car la ou je
suis la mort ; toi tu es la vie. Tu es encore mon étoile, et ma vie ne
s’alimente plus de ta lumière.
Franck et Baptiste m’avaient invité à une soirée sur Moliets.
Comment aurais je pu tenir une soirée au milieu de l’alcool. Je ne veux pas
perdre ce semblant de dignité que me donne la sobriété.
Mourir seul mais dignement. Cette idée est stupide car même n’ayant
jamais vu de cadavre, je me doute qu’un corps mort n’a rien de digne en
apparence.
Si je meurs ce soir ou demain, j’aurais au moins garder la dignité
de ne pas t’avoir ennuyé en me trainant à tes pieds en te suppliant de
m’accorder quelque chose que tu ne peux pas m’offrir.
Je suis fatigué.
Je viens d’éteindre mon téléphone professionnel. J’ai lu les
derniers messages de mes collègues. Que de vanités autour de victoires futiles.
Qui peut avoir l’ironie de fêter l’avènement d’un monde de plus en
plus matérialiste. La technologie de l’information a révolutionné le monde mais
l’a-t-elle vraiment rendu meilleur. Les pires horreurs circulent bien plus vite
que le plus beau sentiment. Pourquoi autant de « j’aime » sur des
messages qui ne véhiculent que haine ou colère.
La haine et la destruction, aidée par la technologie et les faux
semblants, seront-elles les carburants du monde de mes enfants. Mon Dieu, si tu
existes, montres leur que tout cela ne sert à rien et que de lutter les uns
contre les autres ne produit que des qui les uns après les autres s’effondrent.
Pourquoi ne peut on pas, et moi le premier, accepter l’autre dans
sa différence, dans ce qui nous trouble, ou nous dérange.
Pourquoi cette envie irrésistible de vouloir changer celui qui nous
fait face ?
Pourquoi haïr et détruire ce qui nous dérange ?
Peut être tout simplement parce que cela nous empêche de rester
dans le confort de nos certitudes.
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