Je parle avec mon amour, non on se parle pas on s’envoie des sms.
Sur l’écran d’accueil de mon téléphone s’affiche, 22h58, 8°, ciel
clair. Quel con de téléphone comme si à 22h58 le ciel pouvait être clair. Il
fait nuit noire. Une nuit vraiment noire à part les trois lampadaires qui
éclairent le parking.
Je viens de retranscrire le texte du 6 novembre…
Et merde la télésurveillance m’appelle. Encore une fois, comme si
tout complotait pour que je ne puisse pas écrire ces quelques lignes.
Donc je viens de retranscrire le texte du 6 novembre afin de lui
envoyer par mail. Bien entendu elle l’a lu dans l’instant. Comme à chaque fois
elle le trouve beau, quand moi je ne le
trouve que bien banal.
Elle me dit que « j’avance », mais vers quoi je ne
sais toujours pas. Par contre je sais ce qui me fait tenir debout ; savoir que je suis encore capable d’aider et
d’être utile à ceux que j’aime. En fait je ne veux pas avancer, je voudrais
même reculer.
Revenir à ce vendredi de Mars ou tout a commencé. Pouvoir éviter
les erreurs que j’ai pu commettre, trouver les mots que je n’ai pu avoir, dire
les paroles qui font réfléchir et qui rassurent. Malheureusement, c’est
impossible. Alors j’avance vers un horizon aussi sombre que cette nuit de
novembre.
Bizarre, elle n’a pas répondu a mes derniers SMS alors qu’elle
s’inquiétait pour moi. C’est elle endormie ? Ai-je dit des mots qui l’ont
heurté ? Ou…
Quoi qu’il en soit je suis inquiet que le fil tenu qui nous relie
encore se rompe. Ce fil je ne fais rien pour le préserver car je me plierais à
sa volonté. J’ai cru comprendre quelle avait encore besoin de ce contact
virtuel qu’est le sms, et que ma présence ou ma voie provoque encore des
sentiments trop forts. Elle se désaccoutume de moi, mais si c’est pour son bien
je l’accepte, mal, mais je l’accepte.
Je ne te relancerais pas mon amour afin de respecter ton choix, et
t’aider à être heureuse. Si tu es plus heureuse sans moi qu’avec moi je disparaîtrais. Peut être qu’un jour le
lien se brisera et je tomberais.
Je tomberais aussi si je ne reconnais plus en toi la femme
merveilleuse et exceptionnelle que j’ai aimé. Si cela se produit ce sera la
pire de mes défaites. Une défaite de plus dans ma vie. Une fois de plus je
n’aurais pas été capable d’aider la femme que j’aime et cela ne sera que la
négation de nos 7 mois d’amour….
00h16, déjà plus d’une heure depuis son dernier sms. Je suis mort
d’inquiétude. Surtout ne pas le laisser paraitre. Ne pas appeler, ne pas la
harceler de sms, la laisser dormir ou retrouver la sérénité. J’ai quand même eu
cette pensée égoïste « Comment
a-t-elle pu s’endormir alors qu’elle semblait s’inquiéter pour
moi ? ». Et moi ai-je la mémoire si courte pour ne pas me souvenir
que cela m’est arrivé et qu’elle ne me la reproché qu’une seule fois et à juste
raison.
Je ne suis qu’un batard égoïste.
Revenons au fil de la journée, ne pas laisser la peur et
l’inquiétude m’envahir et me détourner de mon objectif (on dirait une phrase
sortie de « star war » ) .
J’allais écrire « je me suis réveillé à 5h00 »,
mais je ne suis plus sur du tout d’avoir dormis. Ou si j’ai dormis c’était d’un
sommeil court qui n’avait rien de réparateur, ni appréciable. Non je n’ai pas
dormis car je ne l’ai pas rejoint dans mes rêves.
Donc debout à 5h00, 30 min avant mon amour. Je l’ai imaginé se
préparer, prendre ses affaires. J’ai rêvé qu’elle m’appelle vers 6h30 ou
qu’elle m’enverrait un sms. Pourquoi ne l’ai-je pas fait ?
Uniquement parce que son dernier sms de cette nuit était « et
je t’en supplie ne reviens plus me voir ». Que répondre quand les larmes
et la tristesse t’envahisse. J’ai bien compris qu’elle voulait avoir une
distance de sécurité. Qu’elle avait peur de retomber dans mes bras, alors que
moi j’en rêve. Donc je respecterais son choix, je ne lui imposerais ni ma
présence, ni mes appels, ni mes sms …
Je ne lui imposerais pas non plus mes larmes te ma tristesse.
7H05 rien …
Suis-je déçu ou pas... il ne faut pas se mentir mais je ne lui en
veux pas. Je vais plonger dans mon travail et y consacrerais toute mon énergie,
me focaliser la dessus.
Je pense à elle, mais je sais que si je reçois des nouvelles ce ne
sera pas bon.
Je dois vraiment déployer de l’énergie car à 12h00 un de mes
vendeurs me dit « t’es vraiment à fond aujourd’hui, t’es sous
amphétamine ? »
Je ris et je pense « si tu savais mon gars comme je suis vide
à l’intérieur et que je brûle mon énergie à tomber le plus vite
possible ».
Je fais ma journée non stop jusqu’à 14h00. Nous partons déjeuner
avec Elodie et Didier. Enfin eux vont déjeuner car moi je n’ai pas faim et je
ne vois aucun intérêt à alimenter cette machine qui me déçoit et qui me
provoque plus de souffrances que de plaisirs. Je prétexte une diarrhée et des
douleurs abdominales afin d’expliquer mon comportement. Pas envie d’expliquer
que je n’ai pas faim, ni envie de manger.
Il faut que demain je trouve
autre chose car cela ne marchera pas tout les jours.
14h45, retour au boulot, je voulais profiter de ma pause déjeuné
pour commencer à écrire ce billet, mais je n’ai pas pu m’isoler. C’est pénible
car je sais que ce soir j’aurais perdu la moitié des choses que j’aurais voulu
écrire.
Vers 15h10, je me remets à espérer à au moins recevoir un sms.
15h45, rien ; Bon et bien oublies et fonces tu as du travail…
Les résultats sont excellents mais je n’ai pas cette joie qui
m’enivrait si souvent lors de nos bonnes journées.
J’éprouve quand même de la satisfaction à contempler les sourires
radieux de mon équipe.
C’est déjà ça…
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