Ce soir je suis seul et j’ai à peine le courage de regarder ma vie.
La vie m’a fait de multiples cadeaux et je n’ai fait que de les
gâcher. Orgueil, égocentrisme, vanité m’ont poussé à ne regarder que mes
envies, mes désirs, mes rêves.
Chacune de mes frustrations étaient insupportables, tellement
insupportable que je ne savais même plus voir le bonheur que l’on m’offrait.
J’ai eu des amis que j’ai négligés. Des amours que j’ai offensé,
des enfants que j’ai ignoré.
Loin de moi l’idée de regretter mes ruptures, il est des moments ou
il faut faire un choix même si il te déchire.
Je vais commencer par ta ma fille aînée, celle que j’appelais mon
Cassin tellement tes grognements de bébé me rappelait le petit du sanglier. Oui
maintenant je me rends compte que ce n’était pas forcément le meilleur des
surnoms que l’on pouvait trouver. Moi ça
me faisait rire, peut être que moi (égoïste).
J’ai essayé d’être un bon père, te faire comprendre que la vie ce
n’était pas Disneyland. J’ai essayé de t’accompagner, mes les seuls mots que
j’ai trouvé à te dire étaient les pires qu’une enfant étaient capable
d’entendre. Ne me pardonne pas je le mérite pas.
A toi mon fils, en partant je t’ai laissé t’enfermer dans ta bulle
(égoïste). Tu idéalises ton père alors qu’il ne vaut pas la moindre parcelle de
l’amour qui déborde de ton cœur. Ta colère et ton orgueil empêche que tu
puisses l’exprimer. Tu me ressembles trop et j’ai peur de ta soif d’absolu.
Alors autant te le dire un jour tu te décevras autant que je me déçois depuis quelque
jours. Ne suis pas la voie de ton père, admet d’être un simple humain plein de
faiblesses et de défaillances. Mais surtout ne renonce pas à tes rêves qui ne
sont que la certitude de ton indépendance.
A toi ma bouboute que dire d’autre que continue à te préserver des
humains qui t’entourent. Tu as trop vite compris que seul ton chemin comptait
et que rien ni personne ne pouvait briser tes rêves. Je t’ai fait grandir trop
vite mais quelque part je suis fier de ton sain égoïsme qui te préserve de la
déception des relations humaines. Tu connais ce que tu vaux, tu connais ton
chemin, ne laisse personne douter de toi.
Mes enfants malgré tout je vous ai toujours aimé, même si je n’ai
pas su vous le dire ou vous le montrez.
Dans beaucoup de mes décisions je vous ai oublié ou négligé.
A toi Barbara, merci de mes enfants que j’admire mais désolé tu as
voulu m’enfermer dans tes idées et au bout de 16 ans j’ai admis l’idée de ne
plus être ton esclave. Je t’ai aimé, détesté, aujourd’hui tu m’indiffères
(égoïste).
A toi Caroline, je t’avais promis de te guérir. J’y ai mis tout ce que
je pouvais donner pour me heurter à un mur qui ne se concentrait que sur ses
idéaux débiles et vains. Autant j’ai eu de beaux moments avec toi autant je
regrette les forces que j’ai pu laisser à te maintenir la tête au dessus de
l’eau. Quand même un point positif, j’ai trouvé plus égoïste que moi.
A toi M… non toi tu seras mon dernier chapitre …
A toi maman, j’admire ta force, j’admire ton courage et depuis
longtemps je sais que je ne t’arrive pas à la cheville. Te voir vieillir c’est
voir mourir mon idéal. Tu es le pilier, la volonté, l’honnêteté que je n’ai
pas. Je ne suis pas digne de toi et je n’ai jamais su te récompenser de tout ce
que tu m’avais donné. Personne ne comprendra mais j’aurais été heureux que tu
ne puisses lire ces lignes qui ne sont que la preuve de la faiblesse et de
l’égoïsme de ton fils (faible). Je t’aime même si notre pudeur ne nous a jamais
permis de nous le dire. Ne blâmes personne de ce que je peux faire ou dire.
Chacune de mes décisions ne sont que le fruit de mon égoïsme.
A toi Brigitte, tu es ma sœur, mon refuge, ma confidente. Ne
regrette jamais rien. Tu es la sœur ou le frère que chacun rêve d’avoir. Tu es
par certain coté une sainte (ok je te vois déjà dire « n’importe
quoi »). Tu es capable de beaucoup de sacrifices pour ceux que tu aimes.
Tu es capable du meilleur et je ne t’ai jamais vu faire le pire (tu ne me
ressembles pas J ). Tu es
l’amour vrai entier et sincère.
A vous mes autres frères et sœurs, je suis désolé mais je n’ai rien
à dire sinon que soyez heureux dans vos compromissions.
A vous neveux et nièces, j’espère que je vous plus amusé
qu’ennuyés. Je ne vous ai pas appris grand-chose j’espère au moins vous avoir
fait rire.
Mes yeux se ferment et je garde mes forces pour celle que j’ai
détruite.
A toi M … je crois que celui la sera le plus dur des chapitres
à écrire … Tout d’abord ne te sens coupable de rien. Tu m’as offert ton cœur et
j’ai voulu le modeler à ma façon. Je n’ai pas su voir cet amour qui débordait
de toi. Je n’ai su que te reprocher tes erreurs la ou tu me donnais ton cœur et
ta vie. Tu as toujours douté de toi, alors que je ne me sentais comme un nain
indigne à tes cotés. Je n’ai pas voulu te charmer car je savais que tu étais bien
trop bien pour moi qui ne suis fait que pour les mensonges et les apparats
d’une vie futile. Je t’ai amé, je t’aime encore comme je n’ai jamais aimé. Si
nous étions quelque siècle plus tôt tu pourrais être une sainte. Jamais je n’ai
jamais vu un tel don pour l’altruisme, une telle bonté d’âme, une telle
franchise a admettre les erreurs … Et moi je n’ai fait que juger condamner, ne
regarder que ce que tu donnais aux autres plutôt que ce que tu me donnais à moi
(égoïsme). J’ai été assez vaniteux pour croire que tu partageais mes rêves sans
jamais me soucier de connaitre les tiens (égoïsme). Je n’ai vu en toi que le
bonheur que tu me donnais sans me soucier du bonheur que je pouvais t’apporter.
Ne laisse plus jamais personne profiter de toi comme j’ai pu le faire, tu es
bien plus digne que l’ensemble des meilleurs des meilleurs. Tu es la bonté
faite femme et moi je n’ai vu que ce que tu pouvais me donner (égoïsme). Je
t’aime, et je t’aimerais jusqu’à mon dernier jour mais je me rends compte que
je te suis nocif. Sois heureuse Ma Dame, tu le mérites plus que n’importe
lequel d’entre nous.
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