Retour de ces nuits difficile ou le sommeil profond et sans rêve se
dispute aux périodes d’attente sans but.
Il est étrange de retrouver dans le roman de Houellebecq tant de
pensées qui souvent traversent ou hantent mon esprit.
Il est bien dommage que les critiques et journalistes ce soient
arrêtés au thème polémique de son dernier roman.
Moi j’y vois l’errance d’un homme qui comme moi ne trouve pas de
sens, ni de but à sa vie.
Un « pauvre » humain occidental qui n’ayant plus à se
battre pour satisfaire ses besoins primaires erre sans fin.
Spectateur du monde qui l’entoure, il n’ose entrer en scène n’ayant
pas trouvé de rôle à sa taille ou correspondant à ses vœux. Il se laisse porter
au gré de ses désirs ou de ses désespérances. Il ne se pose même plus la
question du sens de la vie. Même ce souhait d’éternité qui nous traverse tous,
il l’a perdu. Son attitude de spectateur lui permet, au gré de ses humeurs, de
passer d’un plaisir extrême et immédiat ; au recueillement le plus profond.
Rien n’est en nuance. Et si justement la vie n’était que le mélange
de deux couleurs opposées et antagonistes qu’aucun solvant ne permettrait de
lier.
En renonçant à l’éternité il se contente d’un simple et banale
humanité. Une humanité égoïste qui n’est jamais troublée par le monde qui
l’entoure. Spectateur désabusé de sa propre vie, il se contemple sans
concession.
Adepte du suicide passif, attendant que son corps le trahisse car
rien dans son esprit, ni dans son caractère ne lui donne la force du suicide
actif.
Beaucoup le traiteraient d’égoïstes alors que peut être que la plus
belle preuve « d’amour » ou « d’empathie » n’est elle pas
de laisser à chacun le choix de ses peines et combats.
La victoire ne nous appartient que quand nous la devons qu’à notre
propre force.
Je lui ressemble.
Arrêtez l’alcool, la cigarette, ce ne serait pas une victoire, ni
un souhait de prolonger ma vie. Ce serait avant tout le plaisir égoïste de
savoir que je suis encore capable d’être le maître de mon corps et de mon esprit. Je ne le fais pas pour être
meilleur, ni pour faire plaisir à mes proches, mais comme la première reprise
en main d’un corps qui n’appartient qu’à moi.
L’ayant libéré de ces deux démons, je gagnerais en légitimité pour
le détruire par ma seule volonté.
Ayant perdu cet espoir d’éternité, je n’ai pas réussi à trouver du
réconfort dans la monotonie de ma vie professionnelle, ni la sérénité dans
l’amour de mon prochain.
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